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Sur la voie de la croissance

Sur la voie de la croissance

Origin Green, le programme national de développement durable pour l’agroalimentaire irlandais, a récemment publié de nouvelles procédures et directives qui rendent les objectifs en matière d’émission de carbone obligatoires pour les industriels agroalimentaires. En effet, la filière souhaitait accélérer sa contribution au programme de neutralité carbone du gouvernement d’ici 2050.

Cela marque un tournant notable pour Origin Green et signifie que les entreprises adhérentes iront au-delà d’une réduction de leurs émissions énergétiques. Elles prendront en compte une évaluation plus globale de leur empreinte carbone, notamment les émissions de la chaîne de valeur qui incorporent toutes les émissions indirectes (scope 3) associées à la production alimentaire comme le transport et la logistique.

Martin Hofler, directeur des partenaires du développement durable chez Bord Bia, explique l’importance de prendre en compte les émissions indirectes (scope 3).

« Quand nous examinons les émissions de scope 3 relatives à l’approvisionnement en matières premières, les acheteurs souhaitent réfléchir à la manière de tendre la main à leurs fournisseurs. En effet, ils souhaitent les aider à réduire leurs émissions, par des programmes de transfert de connaissances ou le co-investissement dans de meilleures technologies sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Plusieurs entreprises membres d’Origin Green ont financé des projets de neutralité carbone à l’étranger, ainsi que des fournisseurs internationaux pour réduire leurs émissions ».

Afin d’avoir un impact à grande échelle, Bord Bia, l’agence des produits agroalimentaires irlandais, a tout d’abord rendu ces objectifs d’émissions carbone obligatoires uniquement pour les membres d’Origin Green avec un chiffre d’affaires dépassant les 50 millions d’euros. Cette année, les entreprises doivent mener des évaluations de référence pour déterminer les objectifs en émissions à partir de 2022. Ces plans seront révisés et contrôlés chaque année, et feront l’objet d’une vérification indépendante par Mabbett, des spécialistes internationaux en la matière.

D’après Bord Bia, les entreprises ont manifesté un vif intérêt. En soutien à ce développement, Bord Bia a préparé des indications détaillées à l’intention des entreprises sur comment décarboniser leurs activités et leurs chaînes d’approvisionnement. La recommandation sur l’objectif et la mise en œuvre « zéro GES » se base sur le modèle des Nations Unies « mesurer, réduire et compenser les GES ». Ce modèle incite chaque membre de la société à l’action pour contribuer à décarboner notre monde d’ici la moitié du siècle, comme le prévoit l’accord de Paris.

« La voie vers zéro carbone » s’appuie sur plusieurs initiatives d’Origin Green déjà en place, comme la Charte de développement durable Origin Green que les membres signent et qui leur permet de définir et de réaliser des objectifs clairs de développement durable dans le cadre d’un plan sur cinq ans, en privilégiant l’approvisionnement en matières premières, les procédés de fabrication et la RSE. Ces plans sont contrôlés chaque année et vérifiés de manière indépendante par Mabbett.

À propos de « La voie vers zéro carbone », Deirdre Ryan, la directrice d’Origin Green, déclare : « Il faut une accélération de la transition vers une économie décarbonée d’ici 2050 pour éviter les impacts catastrophiques du changement climatique. Les chefs d’entreprise sont passés de ce qui peut être fait à ce qui doit être fait. Il existe un intérêt grandissant parmi les membres d’Origin Green qui désirent réduire leurs émissions sur leurs propres activités, mais aussi sur leur chaîne d’approvisionnement. Grâce à l’élaboration du cadre de « La voie vers zéro carbone », qui accompagne d’autres initiatives importantes vérifiées de manière indépendante, nous offrons aux entreprises agroalimentaires et horticoles irlandaises les compétences techniques pour non seulement définir des objectifs ambitieux de réduction des émissions carbone, mais surtout, pour réaliser les changements nécessaires pour les atteindre ».

Tara McCarthy, la directrice générale de Bord Bia ajoute : « Notre secteur agroalimentaire, d’une valeur de 13 milliards d’euros, a acquis une réputation mondiale durement gagnée de chef de file dans la production durable de haute qualité. Le maintien de cette réputation, qui se doit de reposer sur des preuves, importe plus que jamais dans un contexte mondial de volatilité commerciale continue ».


Les principes du Greenhouse Gas Protocol Corporate Accounting and Reporting Standard présentent des critères et des directives aux entreprises et aux autres organisations qui préparent un inventaire de leurs émissions de GES adapté à leur niveau. Publiée au départ par le World Resources Institute (WRI) et le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), cette norme est largement acceptée par les entreprises comme une référence internationale.

Le Greenhouse Gas Protocol définit clairement les émissions selon trois catégories ou scopes :

Scope 1 : Cette catégorie concerne les émissions de GES directes produites par des sources appartenant ou contrôlées par l’entreprise, par exemple, la combustion de carburant fossile (gaz naturel, kérosène, mazout lourd) par des véhicules, des chaudières, des pertes de réfrigérants, etc. de l’entreprise ou sous son contrôle.

Scope 2 : Cette catégorie concerne les émissions de GES indirectes associées aux dépenses énergétiques de l’entreprise comme la consommation d’électricité, de vapeur, de chaleur ou d’air froid.

Scope 3 : Cette catégorie optionnelle polyvalente permet d’inclure toutes les autres émissions indirectes, comme les voyages d’affaires et le transport des marchandises.


Les membres vérifiés d’Origin Green comptent près de 300 entreprises agroalimentaires de toute l’Irlande, ce qui représente plus de 90 % des exportations du secteur. À ce jour, les entreprises ont fixé plus de 2 400 objectifs de développement durable et réaffirment l’engagement de tout le secteur en faveur d’une démarche d’amélioration continue. En cinq ans, c’est-à-dire la durée d’un plan de développement durable pour une entreprise, les industriels agroalimentaires en Irlande sont parvenus à réduire leur consommation en énergie de 11 % et en eau de 17 % par unité de production.

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